Un nouvel endroit où rencontrer Tristan. Ils avaient rendez vous aujourd’hui dans un petit restaurant italien dans le quartier du Bronx. Quartier ou bien évidemment la jolie blonde n’avait jamais mis un seul pied. Réputé comme dangereux et mal famé, les gens comme elle n’y allaient jamais. Pourtant comme pour bien des endroits où Serena n’était encore jamais allé, elle trouvait le district de little italy tout à fait charmant. Elle déambulait dans la rue s’émerveillant devant des boutiques typiquement italienne et surtout devant les magasins de nourriture italienne. Serena en raffolait et elle ne put résister à aller faire deux trois courses en revenant de son rendez vous. Les courses dans une main, le portable dans l’autre, elle ne regardait pas franchement où elle allait et c’est sans faire exprès qu’elle bouscula un garçon dans la rue. Résultat ? Des courses étalées partout dans la rue, son téléphone cassé par la chute et une Serena affolée. Elle releva les yeux et aperçut un jeune homme brun qui lui semblait familier mais elle ne savait pas du tout d’où. « Je suis désolée » Elle soupira légèrement agacée et commença à ramasser ses courses. « Tout est foutu » dit-elle dépitée en regardant l’état de son téléphone.

HJ : Je suis nulle en début

New york. Ses rues. Ses quartiers. Ses différentes facettes. Les rues de la ville avaient toujours été une grande source d’inspiration pour l’écrivain qui sommeillait en moi. Par cette belle après midi, j’avais donc entrepris d’aller apparenter le quartier italien, quittant le loft familial où les lamentations de ma sœur concernant sa garde robe avaient eu raison de ma patience. J’adorais ma famille et l’ambiance qui régnait chez nous. Même après la séparation de nos parents, nous avions tout fait pour rester une famille unie. Malgré tout, il m’arrivait encore d’avoir besoin d’isolement. Je restais quelqu’un d’assez solitaire dans le fond, et puis la personnalité explosive de ma cadette avait tendance à titiller mes nerfs.
C’était fou de voir combien les rues d’une même ville se ressemblaient si peu. Et alors que j’observais chaque détail du quartier italien animé où je me promenais, je n’aperçus pas la passante devant moi qui me heurta alors. Le choc entraina la chute des achats de la jeune femme par terre ainsi que son téléphone portable. « Excusez-moi ! » furent les premiers mots qui s’échappèrent de mes lèvres alors que je m’agenouillais précipitamment pour aider l’inconnue à rassembler ses biens éparpillés un peu partout sur le bitume autour de nous. Mes yeux se relevèrent alors sur elle et je restais un instant bouche bée, les yeux ébahis de surprise. L’inconnue n’en était pas une, du moins pas pour moi : il s’agissait de Serena Van Der Woodsen en personne. Je n’aurais jamais cru la croiser ici. Et pourtant, elle était là, juste devant moi, soupirant et ramassant ses affaires qui, par ma faute, se retrouvaient étalées au sol. Je déglutis avec difficulté, la gorge soudain nouée. Serena était la femme de mes rêves, je n’avais cessé de penser à elle depuis que j’avais 15 ans. Seulement voilà, je n’appartenais pas à son monde et même si l’on s’était croisé à une soirée lorsque nous étions adolescents, la jolie blonde ne me connaissait pas, comme tout l’upper east side et les lycéens de saint jude et constance… En tout cas, j’aurais pu difficilement faire pire comme première approche auprès d’elle. J’aurais voulu remonter le temps et empêcher cette bousculade. A présent, je ne savais plus où me mettre, persuadé d’avoir ruiné toutes mes chances, déjà probablement infimes, avec la jeune femme. Je me relevais, et je me concentrais pour retrouver le souffle et la parole, puis je me confondis de nouveau en excuses : « Je suis vraiment désolé. » Serena avait récupéré son téléphone, mais celui-ci ne semblait pas avoir survécu à la chute et elle laissa s’exprimer son désarroi en constatant que l’appareil ne fonctionnait plus. Spontanément, je sortis mon propre cellulaire de ma poche et je le lui tendis : « Est-ce que tu avais besoin de joindre quelqu’un ? Je te prête mon portable, tiens prends le… » C’était le moins que je puisse faire après tout.

C'est lorsque je voyais avec abération et tristesse mes courses par terre que je me rendis compte que je n'avais absolument pas regardé où j'allais et que ceci n'en était que le résultat. Et en voyant que ce garçon m'aidait à ramasser et s'excuser je me rendis vite compte qu'il n'avait rien à voir avec les garçons auxquels je suis confrontée d'habitude. Je ne pus m'empêcher de rire légèrement. « Je te rentre dedans et tu t'excuses ? » Un large sourire ne quittait pas mon visage. Il était sans aucun doute assez exceptionnel et c'était bien plus plaisant que ces idiots que je cotoyais tous les jours. L'incident aurait pu me mettre de mauvaise humeur, me rappeler que ma vie actuellement n'avait rien de ce que j'espérais et que c'était plutôt catastrophique mais elle eut tout l'effet inverse. Je me sentais plus que légère. Par chance il me proposa de me prêter son portable pour que je puisse joindre quelqu'un. Je n'en avais pas franchement besoin et soyons honnête qui aurais-je pu appeler ? Ma mère ? Elle était probablement occupée à décorer l'appartement. Blair ? Elle ne m'adressait plus la parole. Nate ? Ce serait un peu indélicat étant donné la dernière fois. Il restait Chuck mais plutôt mourir. Non je n'avais vraiment pas besoin de son téléphone. Par contre j'aurais bien besoin de quelqu'un qui ne me jugerait pas et avec qui discuter. Un peu gênée je me relevais avec ce qu'il restait des courses avant de lui dire. « Non ça ira. Par contre je veux bien que tu m'accompagnes jusqu'à chez moi pour te faire pardonner.» Je lui lançai mon plus beau sourire espérant que ça fonctionne. Je n'avais aucune idée de qui il était mais j'étais sûre de ne pas m'attirer d'ennui avec lui.

Rapidement, j’observais avec soulagement le désarroi de Serena s’évaporer. Je constatais que la jeune femme était même de plutôt bonne humeur, ma profusion d’excuses et mon malaise semblant même amuser la jolie blonde. J’étais tellement confus que j’en avais probablement trop fait, après tout c’était elle qui m’était rentrée dedans, et pourtant j’avais enchainé les –désolé-, complètement déconcerté… Enfin, au moins, cette situation m’avait permis de la voir sourire. « Je te rentre dedans et tu t'excuses ? » me demanda-t-elle en riant. J’avais probablement l’air ridicule. Je me mis à rire doucement avec elle. Je choisis de répondre sur le ton de la plaisanterie : « Oui je m’excuse d’être là, un intrus sur ton chemin, tel un obstacle sur ta route… » fis-je d’une voix sarcastique. L’autodérision était toujours mon arme secrète pour me sortir des situations délicates. J’essayais de ne pas penser que j’étais actuellement en train de parler avec Serena Van Der Woodsen en personne, cette pensée avait de quoi me faire perdre la tête et je tachais de rester le plus naturel possible. Ainsi, je lui avais proposé de lui prêter mon téléphone, le sien ayant été cassé dans par la chute, mais la jeune femme refusa. « Par contre je veux bien que tu m'accompagnes jusqu'à chez moi pour te faire pardonner.» Avais-je bien entendu ? Je la regardais, marquant un instant de pause. Ce moment pourrait être interprété comme de l’hésitation, mais ce n’était pas du tout cela. Bien sûr, j’allais accepter, comment dire non à Serena, surtout lorsqu’elle me servait un sourire aussi divin que celui qui ornait actuellement ses lèvres. Non, mes quelques secondes de mutisme s’expliquaient simplement par ma stupéfaction. J’avais toujours eu le sentiment d’être un visage qu’elle ne voyait pas, alors que moi, je passais mes journées à la regarder, la contempler même, et lorsqu'elle n'était pas là, je me questionnais constamment en me demandant où elle était et avec qui… J’avais toujours cru qu’elle ne savait même pas que j’existais, alors soudain la voir me sourire, me parler, l’entendre m’inviter à me tenir compagnie, tout cela avait quelque chose de surréaliste. Il fallait néanmoins que je me reprenne, je ne pouvais décemment pas rester paralysé devant elle avec un air aussi ahuri. « Oui bien sûr, je vais te raccompagner. Attends, laisse moi t’aider avec ça. » fis-je en m’emparant de quelques unes des commissions de la jeune femme qui encombraient ses bras. « On prend quelle direction ? » lui demandais-je ensuite, feignant ainsi d’ignorer où elle habitait.

« Oui je m’excuse d’être là, un intrus sur ton chemin, tel un obstacle sur ta route… » Je fronçais les sourcils amusée. Il était vraiment étrange et marrant à la fois. Sûrement un peu dans son monde, complètement décalé, j'appréciais avoir ce genre de compagnie aujourd'hui. Je continuais à sourire tout en me relevant. Après avoir décliné son invitation à utiliser son téléphone je lui avais proposé de me raccompagner. Je me doutais qu'il accepterais. pas parce que j'ai souvent ce que je désire mais tout simplement parce que c'est le genre de chose que les garçons comme lui acceptaient. « Oui bien sûr, je vais te raccompagner. Attends, laisse moi t’aider avec ça. » Et voilà encore une fois une preuve de sa bonne éducation. Nul doute que le jeune homme n'avait pas encore été infecté par l'Upper East Side. Là bas les garçons prétendaient être bien élevé. En réalité l'argent ne remplaçait pas les bonnes manières. « On prend quelle direction ? » Sa voix chassa mes pensées. Je me tournai vers lui en continuant de sourire. « L'Upper East Side ! » Et nous voilà tous deux à commencer à marcher en direction de ce quartier si familier pour moi. Je l'observai du coin de l'oeil me posant plein de questions à son sujet. Etait-il dans notre lycée ? Où habitait-il ? Pourquoi était-il d'ailleurs dans la rue de Little Italy. Et puis je me rendis compte que lui non plus ne devait absolument rien savoir sur moi. On ne connaissait même pas nos prénoms. « Au fait je m'appelle Serena. » Je continuais à sourire. Faire une nouvelle rencontre me réjouissait particulièrement et puis il était plutôt mignon. Oui j'étais prise avec Tristan et ce dernier me plaisait vraiment, il n'y avait nul doute là dessus mais ce jeune homme brun ne me laissait pas indifférente. J'étais incapable d'expliquer réellement pourquoi.